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L'image que nous avons aujourd'hui de la Grèce antique, ce sont des sculptures conformes à un idéal de beauté, des temples dont l'architecture tend vers la perfection des styles et la justesse des proportions. Et pourtant, hier encore, la couleur venait souligner le sourire d'une statue, rehausser les contours d'un bas-relief ou animer la frise d'un temple. La sauvagerie primitive d'une figurine minoenne, l'abstraction d'une idole des Cyclades, la géométrie d'un vase, le canon d'un éphèbe classique constituent sur deux millénaires un gigantesque catalogue de formes.
L'analyse claire et limpide de ces chefs-d'œuvre, véritables clés d'une civilisation prestigieuse, nous restitue une Grèce qui nous touche par son incroyable modernité.
Des idoles énigmatiques des Cyclades aux géants hellénistiques qui ornent le Grand Autel de Zeus à Pergame, l'art grec couvre presque deux millénaires. Aujourd'hui nous n'accordons pas moins de valeur aux masques mortuaires mycéniens et à la sculpture archaïque qu'aux pièces maîtresses de l'époque classique telles que la Vénus de Milo, la Victoire de Samothrace, ou bien encore le groupe du Laocoon dont l'expressivité bouleversa Michel-Ange.
Dans la géométrie d'un vase, la composition d'un fronton, le style dorique du temple d'Artémis à Corfou, l'esthétique mathématique du Parthénon se lit l'évolution des préoccupations religieuses, philosophiques et politiques de tout un peuple. Aucune civilisation n'a donné autant de chefs-d'œuvre. Avec elle commence l'Occident.