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Comment l'éducation Nationale, reconnue comme l'une des meilleures du monde jusque dans les années 60, a-t-elle pu s'effondrer au point de ne plus tenir, au tournant des années 2000, qu'un des plus médiocres rang de l'ensemble des pays de l'OCDE? Comment a-t-elle pu cesser d'être ce vecteur majeur de transmission de la culture intellectuelle des élites européennes, niant sa vocation première, de mission d'instruction des enfants de la nation ? Comment, elle qui fut la référence première de l'éducation du peuple, a-t-elle pu transmuter, au point de ne plus propager ses propres valeurs, et se trouver réduite à incarner le lieu majeur des confrontations sociales et communautaires, de par l'effondrement de ses valeurs d'humanisme et de civisme ? Comment ne pas avoir perçu la sclérose croissante d'un système en voie d'immobilisme, dont la seule véritable réforme fut d'avoir absorbé dans les années 70 la massification des effectifs scolaires et universitaires ? Il semble qu'il soit grand temps que la nation prenne conscience de l'état de dégradation avancé de son Ecole, et de l'urgence, pour sa survie même, de regagner le terrain perdu.
Assez de talents encore intacts le permettent à l'intérieur. Encore est-il nécessaire que les môles de résistance irréductibles à la mortifère pensée démagogique, soient étayés par un pouvoir politique sûr de sa mission, relayé par une majorité consciente de la nation. C'est à ce prix que l'éducation Nationale pourra réussir son " aggiornamento ".