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Au début du XIXe siècle, la France et l'Angleterre se livrent une lutte sans merci pour l'hégémonie économique mais également pour la découverte de territoires et de routes commerciales encore inconnus. Le "continent noir" demeure alors terra incognita bien que plusieurs explorateurs anglais aient tenté d'en découvrir les secrets au péril de leur vie. Johann Ludwig Burckhardt, issu d'une riche famille bâloise, est ainsi recruté par l'Association Africaine en 1809 afin de succéder à ses malheureux prédécesseurs.
Formé à Cambridge, devenu agent britannique, érudit en langue et en culture arabo-musulmanes, il est envoyé en Orient afin de repérer de possibles routes à travers l'Afrique de l'Ouest à partir du Caire. La situation politique en Egypte et en Syrie, aux mains des Wahhabites, empêche ce départ mais Burckhardt profite de ce contretemps pour séjourner en Syrie, en Arabie - on il sera le premier Européen à effectuer le pèlerinage à La Mecque - et en Egypte sous le nom de Cheikh Ibrahim.
Au cours de ses pérégrinations, il redécouvrira l'antique ville de Pétra et le temple d'Abou Simbel enfoui dans les sables. Par sa conciliation de cultures différentes, sa connaissance du monde arabo-musulman, Burckhardt apparaît aujourd'hui comme un analyste prophétique des soubresauts qui agitent cette région du monde.