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Ces actes d'un colloque international, témoins de l'étroite collaboration scientifique entre les deux universités de Sfax et de Clermont et de son Centre de Recherches sur les Littératures Modernes et Contemporaines, réunissent de nombreuses interventions autour d'une relecture de l'ironie proposée par Mutaspha Trabelsi, éditeur du présent volume. Phénomène complexe dont la définition est loin d'être consensuelle, l'ironie fonctionne comme un terme générique qui englobe des concepts différents ou des références dérivées, servant à marquer " la distance intempestive à l'égard d'une position originelle insatisfaisante, et faisant de l'ambiguïté ludique sa marque propre " (Eric Bordas).
Aussi l'ironie " socratique ", l'ironie romantique, l'ironie moderne ouvrent-elles de vastes champs pour l'étude de ce paradoxe énonciatif que les auteurs analysent clans ses multiples fonctionnements, du Moyen Age à nos jours, chez des écrivains aussi variés que Schlegel, Stendhal, Maupassant, Gautier, Proust, Cossery, Roubaud, Kundera, Updike, Tabucchi, Cioran, Perros, Fontenelle, Perrault et bien d'autres.
Il s'agit tout aussi bien de confronter l'ironie et le genre littéraire que d'en analyser les formes brèves, perverses, libertines... Analyses littéraires et réflexions théoriques alternent dans cet ouvrage qui ne dédaignent également pas de jeter un œil sur des énonciations non écrites de l'ironie (publicité, cinéma, musique, opérette). Enonciation " rusée ", communication à " haut risque " (Philippe Hamon), marque de distance et de lucidité, figure de la duplicité et de la subversion, marque de la liberté esthétique, effet de lecture, tels sont, parmi d'autres, les éléments qui amènent à repenser la poétique du récit.