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Pour un touriste, retourner quelque part, c'est en général courir à une déception, d'autant plus forte que le temps a passé. Ce constat que les choses ont changé le conduit à la déploration de ce temps qui a irréversiblement planté ses dents dans la prime émotion, les souvenirs, la jeunesse et tout ce qui habite la mémoire. Pour moi, retourner à Cuba dix ans après, c'est m'immiscer derechef dans ces vies désormais orphelines — ou libérées ? — de Fidel, c'est feuilleter l'ébauche du roman post-castriste, recueillir les murmures balbutiés d'autres promesses, explorer une géographie des possibles renouvelée.
C'est en somme, par les rencontres et les instants subtilisés à l'intime, envisager Cuba sans Fidel.