L'Ombre De La Jeunesse - Grand Format

L'autre route, qui partait de l'Arco, était plus claire et entièrement au soleil, avec ses maisons crépies ; à gauche et à droite, d'autres routes, s'ouvrant l'une à partir de l'autre, descendaient dans des directions opposées. Celle qui était en face, et où ils s'engagèrent, tournait presque aussitôt et devenait elle aussi de plus en plus raide ; jusqu'à la Porta Romana, haute et rouge devant la campagne qui brillait un peu comme si elle était jonchée de miroirs opaques. Il y avait encore de la neige sur le Monte Amiata. L'asile, rose et blanc, avec ses fenêtres carrées et grillées, s'élevait derrière les arbres de son jardin. Après qu'ils eurent parcouru un bout de chemin sans parler, Materozzi lui dit en souriant : - Pourquoi, tout à l'heure, m'as-tu parlé ainsi ? - Ne me le demande pas : je ne le sais pas moi-même. Je voudrais que chaque jour vécu reste à ma disposition ; et qu'il me soit possible d'être toujours jeune, en gardant tout ce que j'ai fait. Ne sens-tu pas que notre jeunesse est une sorte de maladie qui ne nous laisse pas le temps de guérir ?