En 2015, dans le salutaire Désert de la critique, Renaud Garcia levait le voile sur les inconsistances des penseurs postmodernes, à l’époque nouvelles stars montantes de la critique sociale, désormais trop bien installés dans toutes les sphères de pouvoir (médiatique, universitaire, politique…). Bien installée aussi dans ces sphères depuis peu de temps, la collapsologie est le sujet de ce nouvel ouvrage qui vise à critiquer ce mouvement, non pas dans le registre de l’efficacité (ie ses constats et buts politiques) mais bien sur celui de la pensée.
Les deux principaux griefs
formulés par l’auteur aux collapsologues sont la perte du sens du passé et donc du sens de la liberté. En effet, enfermés dans leur présentisme reposant sur la conviction que l’effondrement (mot plastique qui reste flou quant à ce qui va s’effondrer, l’éco-système ? le système thermo-industriel ?) est à court ou moyen terme certain, les collapsologues se dérobent à une analyse radicale de l’histoire et du présent de la société capitaliste et industrielle.
Au lieu de cela, la science de l’effondrement se double d’une collapsosophie, maelstrom thérapeutique mêlant ésotérisme, sagesse orientale et références cybernétiques, visant à gérer les passions négatives que la conscience d’un effondrement ferait naître chez certains, leur laissant présager un happy collapse à base de fusion avec la Terre-Mère et d’organisation scientifique de la vie après la catastrophe.
Au contraire, l’auteur porte dans ce livre la tradition de l’anti-industrialisme « celle de tous ceux qui s’honorent d’être nés et voient dans la nature le milieu même de la liberté, part plutôt du principe que le désastre est déjà là. » et que « c’est avec ce poids et dans ce contexte qu’il faut tenter de préserver, et transmettre, un art de vivre et de mourir. » (interview paru dans La Décroissance, octobre 2020).
En dehors des références à cette tradition anti-industrielle (Illich, Orwell, Mumford, …) on notera que cette critique est agréablement étayée par nombre de citations des collapsologues eux-mêmes ainsi de par des exemples pertinents tirés d’œuvres cinématographiques et littéraires, relevant notamment du genre de la science-fiction (John Brunner, J.G Ballard). Cette critique claire et argumentée d’une « écologie mutilée » s’adresse donc autant à ceux qui veulent se faire une idée sur cette mouvance récente qu’aux collapsologues eux-mêmes, pouvant trouver là de quoi susciter une nécessaire remise en cause s’ils veulent se prétendre écologistes.
De quoi la collapsologie est-elle le nom?
En 2015, dans le salutaire Désert de la critique, Renaud Garcia levait le voile sur les inconsistances des penseurs postmodernes, à l’époque nouvelles stars montantes de la critique sociale, désormais trop bien installés dans toutes les sphères de pouvoir (médiatique, universitaire, politique…). Bien installée aussi dans ces sphères depuis peu de temps, la collapsologie est le sujet de ce nouvel ouvrage qui vise à critiquer ce mouvement, non pas dans le registre de l’efficacité (ie ses constats et buts politiques) mais bien sur celui de la pensée.
Les deux principaux griefs formulés par l’auteur aux collapsologues sont la perte du sens du passé et donc du sens de la liberté. En effet, enfermés dans leur présentisme reposant sur la conviction que l’effondrement (mot plastique qui reste flou quant à ce qui va s’effondrer, l’éco-système ? le système thermo-industriel ?) est à court ou moyen terme certain, les collapsologues se dérobent à une analyse radicale de l’histoire et du présent de la société capitaliste et industrielle.
Au lieu de cela, la science de l’effondrement se double d’une collapsosophie, maelstrom thérapeutique mêlant ésotérisme, sagesse orientale et références cybernétiques, visant à gérer les passions négatives que la conscience d’un effondrement ferait naître chez certains, leur laissant présager un happy collapse à base de fusion avec la Terre-Mère et d’organisation scientifique de la vie après la catastrophe.
Au contraire, l’auteur porte dans ce livre la tradition de l’anti-industrialisme « celle de tous ceux qui s’honorent d’être nés et voient dans la nature le milieu même de la liberté, part plutôt du principe que le désastre est déjà là. » et que « c’est avec ce poids et dans ce contexte qu’il faut tenter de préserver, et transmettre, un art de vivre et de mourir. » (interview paru dans La Décroissance, octobre 2020).
En dehors des références à cette tradition anti-industrielle (Illich, Orwell, Mumford, …) on notera que cette critique est agréablement étayée par nombre de citations des collapsologues eux-mêmes ainsi de par des exemples pertinents tirés d’œuvres cinématographiques et littéraires, relevant notamment du genre de la science-fiction (John Brunner, J.G Ballard). Cette critique claire et argumentée d’une « écologie mutilée » s’adresse donc autant à ceux qui veulent se faire une idée sur cette mouvance récente qu’aux collapsologues eux-mêmes, pouvant trouver là de quoi susciter une nécessaire remise en cause s’ils veulent se prétendre écologistes.