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Pour un soir de la Saint-Sylvestre, mon trousseau de clés n’avait plus aucun pouvoir. L’accès à notre résidence commune m’est interdit. Orphéric profitant d’une visite à ma famille venait de changer les clés de la maison. Quatre heures de temps sur notre portail avec nos deux enfants sous le ciel étoilé et tout Cotonou pétaradant aux bruits de la nouvelle année qui commence sous nos pas. Divorce-t-on ainsi et sans préavis de la mère de ses enfants ? Une saison de douleur commençait et tout laissait entendre que j’étais vaincue avant le début des hostilités.
Un coup de poignard en plein coeur et jusque-là, je n’ai malheureusement rien vu venir. Le mur de mes désillusions vient de tomber. Je ne me suis jamais autant sentie seule auparavant. Et pourtant, les deux enfants que je lui ai donnés sont là avec moi, tristes à la belle étoile et sous la rosée. Des années de lutte acharnée. Des coups physiques et spirituels reçus dans cette guerre des choses de l’ombre d’où ne devra en sortir qu’un seul gagnant.