De la Révolution de février 1848 à la chute du Second Empire en septembre 1870, la France connaît l'une des périodes les plus riches et les plus mouvementées de son histoire politique, économique et sociale. En l'espace de deux décennies, les Français passent de la Monarchie de Juillet, censitaire et conservatrice, à la IIIème République, démocratique et parlementaire, en traversant deux régimes aux évolutions contradictoires, la IIè République puis le Second Empire. La France bonapartiste apparaît donc comme une sorte de laboratoire du parlementarisme et de la démocratie, qui cherchent à se rejoindre sans jamais y parvenir. Au tournant des années 1850, l'économie française profite du redressement de la conjoncture internationale favorable pour entamer une phase décisive de son expansion, un vaste mouvement de transformations structurelles, qui touche aussi bien le grand commerce que le crédit, le bâtiment ou les chemins de fer, et qui fait entrer la France dans l'ère de la modernité capitaliste. La société française se modifie en profondeur, par l'urbanisation, l'industrialisation, l'émergence du prolétariat et des classes moyennes. Un monde nouveau apparaît, dans lequel l'industriel se substitue au châtelain, le haut-fourneau à la ferme, et le " rond-de-cuir " au maréchal-ferrant. De ces transformations profondes, les écrivains et les artistes se font l'écho. Là encore, ce sont de nouvelles générations, de nouveaux courants - réalisme, naturalisme, impressionnisme - qui se mettent en place, avant d'éclore sous la IIIème République.