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Cet ouvrage est une comparaison des politiques de professionnalisation des enseignants intervenues dans les années 1980 en France et en Espagne. Il montre à la fois les tendances globales de l'époque (notamment l'émergence de la notion de compétence professionnelle, relativisant la notion de qualification et de la formation continue) et les différences fondamentales entre les deux pays, liées aux modes d'institution de l'Etat.
En Espagne, un Etat relativement affaibli face aux régions autonomes, est conduit à déléguer la formation aux universités. C'est pourquoi c'est la logique de l'expertise, logique du partage des territoires en fonction des spécialités, qui pilote cette formation. En France l'Etat reste le maître d'oeuvre de la formation et construit, sous le nom d'instituts "universitaires" des instituts administratifs de formation des maîtres.
Le projet de formation suivra une "logique de l'arbitrage" beaucoup plus hybride. Cela pose le problème du statut des experts en formation des enseignants. La manière de procéder en France a rendu impossible l'existence d'une telle expertise. C'est notamment ce qui explique le caractère dérégulé du débat public qui a suivi.