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"La Prose d'Aubervilliers". Ce titre ne ment pas, il n'est pas un effet de style : il s'agit bien du chef-lieu de canton de la Seine-Saint-Denis, et d'une prose, c'est-à-dire d'un long déroulement fluide, aux notations sans cesse reprises. D'emblée, il me semble que cela devait être dit. Si la localisation, l'incidence géographique peut avoir, dans la substance d'une écriture, une importance primordiale, tel est éminemment le cas ici.
Ces centaines de courtes strophes n'auraient pas vu le jour si leur auteur n'avait ressenti le besoin, à l'origine du fait poétique, d'aller, au premier degré, à la rencontre des éléments dont la matière constitue sans détour le corps du livre. Aussi bien, le contact avec la réalité brute fut-il dès l'abord le dessein avoué du désir d'écriture et sa nécessité impérieuse. Il fallait, sous peine de rendre totalement inopérant l'acte du poème, que le poète se rende sur les lieux mêmes de son entreprise, sur le chantier de l'oeuvre, en quelque sorte.
J. S.