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Cet ouvrage constitue la première étude d'ensemble de l'oeuvre poétique yiddish d'Elia Lévita (1469-1549) et cherche à définir sa place dans la littérature de la Renaissance en analysant les transferts esthétiques et culturels ayant présidé à sa production. Il situe l'oeuvre vernaculaire de ce savant hébraïste, proche des humanistes chrétiens, dans les traditions poétiques juives hébraïques et yiddish et dans la logique d'une affirmation du rôle de l'écrivain séculier et de la langue vernaculaire dans la société juive.
Il analyse également la portée des modèles extérieurs, chrétiens, en insistant sur l'inscription des romans de chevalerie de Lévita dans l'évolution générale du genre chevaleresque en Italie. L'Arioste, et en particulier son Roland furieux, ont joué un rôle majeur dans le raffinement progressif du projet esthétique du poète yiddish. Par son ampleur et par sa variété, l'oeuvre vernaculaire d'Elia Lévita constitue non seulement la première oeuvre moderne de la littérature yiddish mais aussi un cas particulièrement évocateur de diffusion des modèles esthétiques de la Renaissance dans des catégories ethniques (les Juifs) et sociales (les classes populaires) que l'on aurait pu croire éloignées de ces mutations culturelles.