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C'est pendant la visite d'un château que Paul Delage a pris la décision d'écrire ce récit. Lui est apparue alors la place que ses propres ancêtres occupent dans l'histoire européenne et la société française. Originaire d'un village de Dordogne, il compte parmi ses ascendants des femmes et des hommes venus d'Italie, ayant fui le fascisme et aspiré à construire en France une situation durable. Il est bien "un fils de la République", ayant gravi l'échelle sociale grâce à l'Ecole publique.
Il est aussi - et ses descendants, d'autant plus, par la famille franco-allemande de son épouse - un fils du "melting-pot" européen. D'une enfance rythmée par les travaux des champs, de la menuiserie de son père, et surtout de l'école, l'auteur de ces pages relate des souvenirs qui ont gardé toutes leurs couleurs. Notamment "le champ des oies", dont le lecteur découvrira avec bonheur la description.
Marqué par un événement lié à une situation administrative particulière : la perte de son patronyme, le jeune homme effectuera des études supérieures en dépit de la persistance de l'inspection académique à lui refuser une bourse. Dès l'âge de quatorze ans, il travaillera tout l'été pour payer ses livres de rentrée et décrochera deux diplômes d'ingénieur. Viendra, très vite, la rencontre de sa future femme, leur bonheur commun, la fondation d'une famille.
C'est à la fois le récit du parcours individuel de l'auteur et la traversée d'une bonne partie du XXe siècle par sa famille qui font l'intérêt du Champ des oies. Ces deux aspects du livre invitent le lecteur à une réflexion sur notre société et sur l'avenir de l'Europe.