Le Chapitre De Notre-Dame De Paris Au Xiveme Siecle. Etude Sociale D'Un Groupe Canonial

L'histoire des chanoines de Notre-Dame de Paris, quarante-trois chanoines et huit dignitaires, est évoquée dans les registres capitulaires rédigés en latin par les notaires successifs du chapitre et dans le répertoire des documents collationné au XVIIIe siècle par Claude Sarasin, lui-même chanoine de cet établissement (Paris, Archives nationales). Ce chapitre cathédral se singularise des autres chapitres par plusieurs traits. Paradoxalement, il compte peu de fils de familles parisiennes ou d'Ile-de-France mais une majorité d'hommes de langue d'oïl. A partir de la Grande Peste de 1348, qui permet une redistribution des héritages et des bénéfices ecclésiastiques aux survivants dans le cadre européen, il n'y a presque plus d'étrangers. Un tiers seulement est d'origine noble. Plus de la moitié possède une solide formation universitaire. Leur durée moyenne de présence au sein de la cathédrale est de huit ans. Deux caractéristiques - aucun droit de collation dans les églises de Paris, peu de cumul de canonicats dans les autres chapitres de la capitale - évitent leur dispersion et expliquent qu'ils puissent se consacrer à leurs activités spirituelles et professionnelles. La clause de résidence et de présence aux réunions capitulaires est en général respectée. Par leurs activités dans les Cours Souveraines du palais de la Cité, de nombreux chanoines participent à la vie administrative et politique du royaume.