Le film à intention heuristique, un média en faveur de l'apprentissage des sciences - Approche du concept au niveau de l'école élémentaire

Les films de sciences "à intention heuristique" ouvrent sur le questionnement d'un objet de savoir en interpellant les apprenants sans leur délivrer les réponses. Ils visent à promouvoir une démarche d'investigation scientifique. Grâce au travail interprétatif que le cinéma heuristique régénère, ces films permettent d'envisager de manière dynamique et fusionnelle l'interconnexion des images mouvantes et des conceptions des apprenants. Visionnés par le groupe classe, les films se présentent comme une communication à deux niveaux heuristiques : Le premier d'entre eux correspond au dialogue silencieux de chaque enfant avec le film dans un va-et-vient constant entre l'écran de projection et son écran mental. Le second concerne l'échange entre les pairs qui s'établit après le visionnement comme une intercommunication croisée entre leurs conceptions et leur étonnement partagé. Au cours de cette mise en commun, les enfants sont amenés à argumenter et à raisonner. Les élèves sont alors tout autant interprètes du film que producteurs de messages. Intégrant la logique de l'autre, ils développent et prolongent la dimension heuristique du film parce qu'ils ne cherchent plus alors une vérité à dire, mais ensemble, une interprétation à construire. Au terme de cette recherche, nous avons dégagé trois catégories de documentaires de sciences : Les films d'enseignement où l'élève est témoin passif. Ils sont utilisés avec une visée de mémorisation d'un contenu. Les films-spectacles devant lesquels l'élève reste fasciné. Mais sa fascination qui le fait adhérer au propos lui ôte toute distance critique et bloque sa pensée. Les films à intention heuristique pour lesquels l'apprenant est pleinement auteur du sens qu'il accorde aux films. Placé en situation d'initiative, l'apprenant est rendu libre de ses stratégies d'appropriation. Il émet des hypothèses et échafaude des interprétations.