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Seul, comme je le suis toujours, je n'emprunte pas les portes closes. Me ravage, lors de mes sorties la nuit, la vue de ces lunes de cuivre suspendues aux portes de Damas. Damas, abysse de l'attente et murailles de cristal... Près de l'odeur de ses femmes et de l'urine de ses hommes, près de ses derniers éboulements, je m'accroupis devant ses portes comme un chacal abandonné par la déréliction et hanté maintenant par le désir d'entendre les loups hurler.
Maintenant, Damas me clive : – Tu es le fils de l'écho, toi. Me parvient du lointain la voix fourbe de ma mère, ce lointain ouvert aux possibilités d'un miracle qui s'est évaporé d'entre les robes de ma mère nue sous le clair de lune, et les hommes du roi pêchent et gaspillent leurs cartouches sur les nuées d'oiseaux migrateurs qui tombent dans le giron des paysannes répandues dans les champs, des pigeons colombins, des perdrix sans becs, sans yeux, et aux ailes ténébreuses seulement.
Les hommes du roi recherchent les douilles, le chemin de ma mère et mon cordon ombilical, et continuent à chasser, fumer, blasphémer et éjaculer dans les eaux du fleuve. M'appelle la voix de ma mère mêlée au grincement des portes de Damas qui ne se sont pas ouvertes pour moi : – Attends sept siècles.