Ce que les philosophes ont pu dire de la particularité des langues dans lesquelles ils s'expriment, du rapport entre les " idiomes " philosophiques,...
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Résumé
Ce que les philosophes ont pu dire de la particularité des langues dans lesquelles ils s'expriment, du rapport entre les " idiomes " philosophiques, de leur classification et de leur traduction répond à un double souci : circonscrire (ou élargir) la communauté de ceux auxquels ils s'adressent, désigner la situation historique et annoncer le destin du " nous " qu'ils peuvent aussi bien identifier à un peuple, à une nation, à une " race " qu'étendre à l'humanité tout entière. Le " génie des langues " est alors, le plus souvent, l'opérateur logique qui permet le repli de la communauté sur ce " nous " particulier, en même temps qu'il lui assigne une mission universelle. Mais il est aussi, dans d'autres cas de figure, ce dont la philosophie déjoue les pièges pour assumer sa vocation cosmopolite. De ces différents enjeux, plusieurs œuvres témoignent de façon exemplaire : celle de Nietzsche d'abord - dont le devenir (des écrits de jeunesse à Ecce Homo) épouse ces différents cas de figure -, et de quelques-uns de ses contemporains : Burckhardt, Taine, Renan ; mais aussi celles de Heidegger, Rosenzweig ou Adorno.