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Aujourd'hui, pas moins de 38 millions de Français sont protégés par une mutuelle - parfois sans le savoir. Le mutualisme est au coeur de leur vie. C'est aussi un des poids lourds de l'économie, qui a acquis un rôle déterminant dans plusieurs secteurs, l'agriculture, la banque, l'assurance, les services à la personne... Etonnant destin que celui du mutualisme : reposant sur des principes très anciens, il a su évoluer au fil des ans, pour constituer aujourd'hui un modèle économique et social performant et adapté aux exigences du XXIe siècle.
Bien plus, il constitue désormais un modèle alternatif crédible à celui des sociétés de capitaux, porteur de valeurs spécifiques (gouvernance démocratique, solidarité, responsabilité, non-recherche du profit), capable de répondre aux besoins des consommateurs d'aujourd'hui. Il possède en particulier l'atout de développer une vision de long terme - salutaire dans une économie tournée vers le profit immédiat et le court-terntisme - et d'assurer des risques professionnels particuliers, par exemple la responsabilité civile médicale pour la MACSF.
Pour autant, est-il à l'abri des périls ? Quel va être l'impact de la prochaine entrée en vigueur de la directive européenne Solvabilité II, qui va profondément restructurer le marché des assurances ? Les mutuelles françaises sont-elles réellement hors d'atteinte du danger de la démutualisation, que nous avons déjà connu dans le passé ? Quels sont les enjeux du statut de mutuelle européenne ? Le mutualisme, c'est une autre manière de pratiquer le métier d'assureur, un modèle plus humain, plus à l'écoute et mettant en avant la proximité de la relation, engagé aux côtés de ses sociétaires pour défendre leurs intérêts et entretenir avec eux une relation de confiance : l'assurance d'une société plus humaine ?