Le personnage a une capacité parmi d'autres, celle de créer une cohérence à l'histoire racontée, de résumer en lui, s'il est protagoniste, l'essentiel...
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Résumé
Le personnage a une capacité parmi d'autres, celle de créer une cohérence à l'histoire racontée, de résumer en lui, s'il est protagoniste, l'essentiel du message délivré par l'œuvre. Installé alors au cœur du système fabriqué par l'auteur, il questionne, il focalise en lui toutes sortes de lignes de sens. La moindre de ses fonctions consiste à réfléchir les inquiétudes du spectateur ou du lecteur par ce bizarre phénomène de l'identification, réel ou supposé, inventé par Aristote. Assemblage de contradictions et d'invraisemblances, pour peu qu'il porte la marque d'un grand créateur, il s'impose à nous, il semble plus vrai que la réalité. Qu'est-ce qui rend mystérieux le sourire de la Joconde ? Nous serions bien en peine de le dire, mais, à présent que la légende est installée, rien ne pourra plus le rendre à la banalité. Le personnage concentre donc en lui l'essentiel de la théâtralité d'une œuvre. Et lorsqu'une forme d'art prétend le nier, ou au moins le disloquer comme l'art abstrait, il arrive qu'il s'impose dans les fragments épars. Ainsi des Demoiselles d'Avignon de Picasso qui n'ont qu'une identité reconnaissable, le visage de Picasso.