Le printemps arabe décodé - Faces cachées des révoltes

Telles des hirondelles qui ne font pas le printemps mais l’annoncent, les révolutions tunisienne et égyptienne ont bouleversé la face du monde arabe, prenant de court le monde entier. S’il faut désigner « la personnalité de l’année », c’est incontestablement le Printemps arabe ! Ces révolutions ont déstabilisé l’ordre des relations internationales entre le Nord et le Sud, et mis aux portes de l’Europe une masse d’opinions publiques avec lesquelles il faudrait compter.
L’aspiration à la démocratie qu’ont manifesté les peuples arabes remet en cause des politiques pratiquées par les gouvernants occidentaux ainsi que leur mansuétude envers les dictateurs. De Ben Ali l’ami de l’Occident , à Kadhafi le repenti qu’il faut aider, en passant par Moubarak le sage, tous, malgré leur poussiéreux et archaïque, ont eu « leur heure de gloire » dans les capitales occidentales et une place de choix aux côtés des grands de la planète.
Les peuples arabes regardaient ébahis les dirigeants de la France parler de la Révolution française, des Droits de l’homme, et même temps « commercer » avec ces dictateurs, les flatter et leur vendre des armes. L’opinion publique française, elle aussi abasourdie, n’en croyait pas ses yeux, la presse interdite ou censurée dans ces pays dirigés par des dictateurs, restait incapable de faire plier la compromission des gouvernements français successifs. La « rue arabe » décriée, moquée, s’est réveillée pour balayer ces régimes, et pour jeter les ponts d’un genre nouveau de relations avec la France et l’Occident.
Pourquoi maintenant ? Comment ? Qui sont ces héros inconnus ? Quels étaient les rôles joués par les nouvelles technologies de communications Facebook, Twittter et les autres ? Que fera la France face à ces révolutions ?