Le Processus De Connaissance. Unite Et Deploiement Des Dynamiques Psychiques, De La Psychiatrie A L'Interdisciplinarite

La connaissance répond-elle à une pulsion de l'homme pour comprendre les phénomènes et les situations qui l'entourent ? Pour l'auteur, neuropsychiatre, cela ne fait aucun doute et il en étudie la genèse au travers des plus importantes dysrégulations psychiques, dont on sait qu'elles peuvent impliquer des troubles du comportement, des troubles des automatismes ou encore des troubles du fonctionnement d'ensemble des diverses organisations. Trois niveaux de connaissance sont explorés (et définissent la complexité du système), qui sont le somato-instinctif, l'émotivo-affectif et l'intellectuel. Pour dire que les conduites magiques subsistent et nourrissent le processus de connaissance, l'auteur cherche à montrer que l'évolution se fait par des retours en boucle, à la recherche de l'unité première. La connaissance distingue, sépare, divise, mais c'est pour mieux réunir, fusionner, réconcilier. Il ne faut donc pas confondre une nécessité opératoire (fractionner l'objet d'étude) et la fin de la connaissance puisque connaître sert à reconstituer un ensemble intégrant la totalité des dimensions de l'espace et du temps (pertes des repères dans l'espace et le temps chez certains malades mentaux). Connaître, c'est accepter de faire évoluer ses connaissances, connaître c'est aussi accepter le possible saut vers l'absolu qui dépasse l'entendement. Une mise en garde de l'auteur intéresse les théories normatives (langagières, discursives), imagières (Freud) ou celles qui ont cherché à formaliser la connaissance à l'aide de méthodes statistiques diagnostiques, de critères et d'échelles. Quel est en effet le caractère objectif d'un phénomène observé et ne faut-il pas dénoncer le culte du nombre comme une fin en soi ? Selon les cas, l'auteur propose d'évaluer les processus de connaissance à l'aune d'une démarche strictement logique, à l'aune d'une méthode axée sur les démarches émotivoaffective et imageante ou encore en intégrant les démarches formelles et analogiques sensibles. On doit distinguer des niveaux de connaissance intégrant des changements d'état et des transcendances, et si connaître c'est s'identifier à son objet, la connaissance s'avère alors particulièrement complexe, c'est-à-dire irréductible à une seule combinatoire, fût-elle infinie.