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De l'Esprit est déféré le 1er septembre 1758 devant les censeurs, qui incriminent quinze propositions sur l'âme, neuf sur la religion, dix-huit sur la morale, dix-neuf puis trente et une sur les passions, douze sur le gouvernement. Puisque le Parlement s'est mêlé de l'affaire, Helvetius va voir Choiseul, qui interviendra. Mais il n'est pas quitte pour autant. Le Journal de Trévoux exige davantage.
Dès septembre, il dénonce dans L'Esprit l'incrédulité, l'altération des idées de liberté, de probité et de justice, la défense de l'intérêt et des passions, les offenses faites à la religion, à la vérité, à la décence et à l'intérêt des moeurs, la théorie de la sensibilité physique, l'affirmation du matérialisme, l'apologie du déisme et de l'athéisme, l'encouragement au crime et au libertinage, et, enfin, reproche à l'auteur de se faire "le défenseur de la tolérance absolue, indéterminée, universelle".
Analysant le troisième Discours de L'Esprit, le journaliste jésuite réfute l'importance excessive de l'éducation, dénonce les atteintes continuelles à la religion et aux moeurs, l'influence de l'épicurisme, du spinozisme, de Hobbes et, surtout, de L'Esprit des lois. Mais De l'Esprit est toujours diffusé publiquement pendant que le Père jésuite Neuville prêche contre Helvetius à Paris et à la Cour.
Les jansénistes ne veulent pas être en reste : les Nouvelles ecclésiastiques vont à leur tour porter leur attaque sur un livre qui aurait dû s'intituler "De la chair et de la chair la plus sale et la plus impure".