Biographie de Francesco Nitti
Neveu d'un ancien président du Conseil, Francesco Fausto Nitti s'engage en 1917, alors qu'il n'a pas 18 ans, dans un régiment d'artillerie de l'armée italienne. Décoré de la Croix de guerre au mérite en 1920, il reprend ses études. En 1922, la maison de son oncle est saccagée par les milices de Mussolini, sous l'oeil bienveillant de la police. L'épisode l'incitera à passer dans la résistance active contre le régime fasciste en place.
Arrêté en 1926 et condamné à la déportation, il se retrouve à l'isolement aux îles Lipari, dont il s'évadera en 1929. Un épisode retentissant à l'époque, que Nitti décrit en 1930 dans son livre publié en France Nos prisons et notre évasion ; le livre sera traduit aux Etats-Unis, en Allemagne, en Espagne et en Suède. Réfugié en France, Nitti fonde un mouvement antifasciste clandestin Giustizia et Libertà, très actif sur le territoire italien.
En 1937, il s'engage parmi les volontaires étrangers pour la défense de la République espagnole. Il commandera un bataillon d'infanterie successivement engagé dans des batailles en Aragon et en Catalogne, au cours desquelles il sera blessé. Début 1938, il est à la tête d'un groupe d'artillerie avec lequel il prend part à l'offensive républicaine du mois de juillet sur l'Ebre. Pendant la Retirada, il est interné aux camps de Gurs et d'Argelès.
Incarcéré au fort de Collioure, il est libéré après l'intervention de la Ligue des droits de l'homme et du Comité de défense des Séquestrés de Collioure (voir livre éponyme publié en 2003 aux éditions Mare Nostrum) et aux interventions d'hommes politiques français et italiens. Libéré, Nitti reprend en France son engagement avec la Ligue italienne des droits de l'homme ainsi que son activité au sein du Parti socialiste italien.
Membre du réseau de résistance Bertaux, il est condamné en 1942 à un an de prison, au terme duquel il est déféré dans les camps de Saint-Sulpice-La-Pointe puis du Vernet-d'Ariège. C'est là que commence le récit de déportation et d'évasion du Train fantôme décrit dans Chevaux 8 - Hommes 70. Après son évasion en Haute-Marne, Nitti rejoint le maquis du groupe "Charles", où il demeure jusqu'à l'arrivée des Alliés.
Après être rentré en Italie, Nitti renouvelle ses liens avec le Parti socialiste. En 1946, il est nommé directeur général du ministère de l'Assistance d'après-guerre et il assure le rapatriement de 800 000 Italiens, militaires et civils, détenus dans les camps de prisonniers et d'internés des pays alliés. Elu conseiller municipal de Rome en 1947, il occupe, après le changement de cadre politique du pays, diverses fonctions au sein du Parti socialiste.
Son livre Il maggiore é un rosso (Le commandant est un rouge), publié en 1953, retrace ses dramatiques expériences de la guerre d'Espagne, a obtenu le prix littéraire italien Prato.