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De tous les handicaps possibles, la famille Pons en cumule un nombre important : rapatriée d'Algérie, meurtrie dans son âme par la guerre, dépourvue de ressources matérielles... c'est ainsi qu'elle échoue dans le vignoble bordelais. Pour cette famille survivre dans leur ferme et alimenter ses nombreux enfants se révèlent être un défi, d'autant qu'elle est menée par un père traumatisé lors de la guerre d'Algérie et qui vit sous l'emprise de l'alcool.
Elisabeth, l'aînée, convie le lecteur à suivre son adolescence comme elle a pu en faire les confidences à son psychanalyste, le Docteur Heymann. C'est une vie d'embûches et de souffrances qu'elle livre, car à l'indigence s'ajoute l'humiliation d'être pauvre. La pauvreté fait honte, l'identité pied-noir, incomprise, doit être refoulée, tout comme les traumatismes qui hantent ses nuits. Pourtant Elisabeth guidée par une force de vie peu commune trouve son énergie au travers de la communion avec la nature qui régénère, soigne, élève, et peut même mener à la grâce.