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Si la plasticité comportementale de nombre d'espèces est maintenant admise par beaucoup, son ampleur et sa portée ont été longtemps minorées dans l'espace, entre individus, groupes et lieux, et surtout sont encore peu pensées dans le temps, le passé étant confondu avec le présent. Les scientifiques évoquent désormais les cultures, les sociabilités, les individualités réparties dans l'espace actuel, mais ils oublient que ce sont des états d'une époque, dont certains n'existaient pas auparavant.
Cela fait négliger, minimiser ou nier les différences historiques. Or la souplesse comportementale s'exerce tout autant dans le temps que dans l'espace. Les conduites des espèces, de leurs groupes et de leurs individus connaissent de multiples ajustements par rapport à divers facteurs, amenant des modifications créant des singularités qui sont des variations autour du potentiel de chaque espèce. Ces variations comportementales créent des individualités, des sociabilités, des cultures particulières, plus ou moins durables dans l'espace et dans le temps, deux dimensions liées puisque la première exige la seconde, une différenciation spatiale se produisant ou s'estompant toujours à un instant t.
Ces variations construisent une histoire et une géographie des conduites, avec des périodes, des foyers et des cultures parallèles et successives, indépendantes ou liées aux situations humaines, elles-mêmes variables dans le temps et l'espace. Ce livre, auquel ont contribué des vétérinaires, des éthologues, des écologues, des littéraires, des philologues et des historiens, s'adresse à tous et au public passionné d'animaux.