Les fours à chaux de Chercq - Evocation d'une architecture industrielle défunte

Les fours à chaux de Chercq ont été construits en 184o et ont cessé de calciner la pierre à la fin de la seconde guerre mondiale. Ils ont été abandonnés depuis. Le promeneur qui les découvre aujourd'hui a quelque peine à deviner quelle était la fonction de ces édifices dont l'austérité évoque plutôt un temple de l'ordre teutonique. A l'intérieur, la lumière naturelle éclaire chichement des enfilades de voûtes en plein cintre. A l'extérieur, la végétation torturée, touffue ou desséchée dialogue avec la pierre qu'elle enserre de ses racines. Puis, il y eut le coup de cœur de quatre architectes tournaisiens pour cet amas prométhéen de pierres calcaires caché le long des berges de l'Escaut, aux portes de Tournai. Il a fallu déblayer, nettoyer, aménager les abords, pour redonner vie à l'espace où fumaient encore des " chaufours ", il y a un demi-siècle à peine. Enfin, il y a le regard d'un photographe, Michel Vanden Eeckhoudt, sur un site industriel en friche qui participe autant de la brutalité de l'architecture militaire moyenâgeuse que du charme désuet de certains jardins anglais où l'opposition entre le clair et l'obscur évoque la nostalgie des paradis perdus. L'édition de ce livre permettra de dégager les moyens financiers indispensables à la sauvegarde de ce joyau exceptionnel de l'architecture industrielle.