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Rarement une famille n'a incarné, comme celle des Rajk, les drames de l'histoire du XXe siècle dans une Europe centrale aux prises avec le nazisme et le communisme. Au cœur de cette famille hongroise déracinée de sa terre de Transylvanie après 1918, deux frères, Endre et Laszlo, prennent des chemins radicalement opposés. Le plus jeune, Laszlo, opte
pour le communisme et s'engage dans la guerre d'Espagne.
Endre, lui, sert le gouvernement fasciste hongrois à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Mais ils se sauveront la vie mutuellement à quelques mois de distance. Leader né, Laszlo devient l'une des figures de proue de la Hongrie
communiste d'après-1945. Ministre de l'Intérieur, il dirige la police et les services secrets, avant d'être victime du premier des grands procès staliniens " antititistes ".
Condamné à mort avec la complicité de son meilleur ami, Janos Kadar, Laszlo Rajk est broyé par le régime qu'il a contribué à mettre en place. Il est réhabilité en 1956 et ses funérailles sont le point de départ de la révolution de Budapest, dont Kadar devient le fossoyeur. Sa femme, Julia
Rajk, et son fils sont alors exilés quelques années en Roumanie, comme les proches du Premier ministre réformateur, Imre Nagy.
Ce dernier et ses collaborateurs directs sont condamnés à mort et exécutés en 1958. Dans les années quatre-vingt, Laszlo Rajk Jr. devient une figure de la dissidence. La Pologne est en ébullition et Gorbatchev lance à Moscou la perestroïka. En 1989, Imre Nagy est, à son tour, réhabilité et l'effondrement du communisme hongrois ouvre la porte aux fugitifs d'Allemagne de l'Est, prélude à la chute du mur de Berlin.
Le destin de la famille Rajk, véritable drame shakespearien, illustre la face cachée et tragique de " l'autre " Europe.