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La notion française de service public procède d'une construction juridique qui, à partir de la fin du XIXe siècle, a façonné les trois principes canoniques de continuité (régularité du service dès lors qu'un besoin est tenu pour fondamental), d'égalité (non-discrimination entre les administrés) et de mutabilité (obligation d'adapter le service à l'évolution des besoins). Son développement est aussi le fruit d'une tradition politique et idéologique d'assimilation des services publics à l'unité de la nation et à l'intérêt général.
Cette recherche examine les productions scientifiques récentes consacrées aux mutations des rapports existants entre les services publics et la ville. En présence d'un champ d'expertise d'une grande densité, c'est autour de trois figures de la recomposition/désagrégation - la diversification, l'éclatement et le rapprochement - du rapport classique liant le service public à la ville qu'a été organisée cette exploration bibliographique.
Pour chacune de ces trois figures, les mutations à l'oeuvre ont été analysées sous trois angles distincts, mais interdépendants : celui du marché (la répartition des biens publics), celui de la norme (la production des règles) et celui du pouvoir (l'exercice de l'autorité).