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Certes, les langues se délièrent et chacun donna son avis sur la mort de ce pauvre Emilien. Albertine, sa femme, pleurait à chaudes larmes. D'aucuns, chuchotant, l'accusaient de l'avoir tué. Evariste, le croque-mort et le gardien du cimetière, affirmait avoir vu Albertine chevauchant Emilien un soir de pleine lune, à l'heure où se commettent les crimes et où s'enfouissent les secrets. Evariste s'était alors réfugié dans une fosse, tant avait été grande sa peur.
Selon lui, Albertine serait un loup-garou cavalier. Elle était de ces femmes qui, la nuit tombée, changent leur mari en une monture qu'elles chevauchent. Le lendemain, le pauvre homme se réveillait éreinté et courbaturé, pouvant à peine soulever une jambe. Ces chevauchées quotidiennes desséchaient l'homme, qui mourrait d'épuisement. A cet égard, Albertine en était à son dixième mari. Celle-ci n'épousait que des hommes fortunés.
Elle avait ainsi amassé une véritable fortune. Fort belle, préservée des atteintes de la vieillesse grâce à ses sortilèges, elle n'aurait aucun mal à remplacer le défunt.