New Africa : la garde avancée de la mondialisation

Le doute n'est plus de mise pour Matthias Leridon : l'Afrique sera le continent du XXIe siècle. N'en déplaise aux "Afropessimistes", qui se repaissent d'actualités toujours plus catastrophistes, l'Afrique est bel et bien en train d'adopter un nouveau visage. Sa croissance continue depuis une décennie, malgré les soubresauts de la crise, l'explosion de sa classe moyenne, son extraordinaire révolution téléphonique, n'en sont que les signes les plus flagrants.
Bien sûr, les interrogations subsistent quant aux forces contraires qui déstabilisent encore le continent. Mais il n'empêche : l'Afrique s'enrichit, s'urbanise et se connecte à vue d'oeil, devenant le terrain convoité du "village monde". A notre insu, l'Afrique invente le modèle apaisé que la mondialisation peine à se trouver. Un modèle fondé sur le digital, sans besoin de passer par les cases des deux premières révolutions industrielles pour bâtir sa modernité, un modèle qui résout le casse-tête des transitions (économiques, numériques, énergétiques, culturelles) embarrassant aujourd'hui le vieux monde.
Nous sommes à la veille du big bang africain - non parce que l'Afrique est en train de gagner sa place dans le jeu mondial, mais parce que se profile un XXIe siècle qui sera celui d'une "coloration douce" de la mondialisation par l'Afrique.