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Nietzsche a-t-il été influencé, dans sa critique de l'Etat et de l'égalitarisme, par Max Stirner ? Stirner peut-il être considéré (sous certaines réserves) comme un précurseur de Nietzsche ? L'anarchisme individualiste de Stirner (variante la plus extrême et peut-être la plus atypique du mouvement anarchiste du XIXe siècle) communique-t-il, par des ramifications plus ou moins souterraines, avec l'individualisme nietzschéen et sa volonté " nihiliste " de renversement de toutes les valeurs ? Le moi absolutisé par Stirner, dans le cadre d'une révolte anarchiste exclusivement individualiste contre toutes les formes contraignantes et oppressives s'opposant au Moi, peut-il être comparé, voire mis sur le même plan que celui du " surhomme " nietzschéen disant " oui à la vie " en défiant toute autorité, toute valeur établie, toute idéologie " nihiliste " et toute forme d'oppression étatique ?
En consacrant la seconde Partie de cet ouvrage, à la Généalogie de la Morale, nous voulons non seulement rappeler, dans le cadre d'une lecture matérialiste, l'actualité de certains aspects de la critique nietzschéenne du christianisme et des valeurs dominantes (très controversées) de sa morale, au nom d'une philosophie vitaliste viscéralement opposée à tout ordre moral construit sur le refoulement et la répression des instincts vitaux, mais mettre aussi en évidence, tout en nuançant les théories concluant sur un quelconque " immoralisme " de Nietzsche, le rapport de cette critique des idéaux ascétiques de la morale chrétienne avec la tentative Nietzschéenne d'esquisser les cadres théoriques généraux d'une épistémologie " perspectiviste " débouchant sur un " relativisme ", avec sa réfutation de l'antisémitisme.