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Lorsque fléchit le religieux institutionnalisé, se maintiennent des attitudes de respect et de soumission à l'égard de forces non maîtrisables, tout à la fois fascinantes et redoutables : autorité impérative, puissance exceptionnelle, logique implacable... Quand les progrès de la science moderne évacuent du cosmos le sacré, celui-ci se niche dans les zones d'ombre : le sexe et la mort ; l'imaginaire religieux s'investit dans l'ascèse du travail ou dans les exaltations sportives ; les médias participent à la glorification des techniques et des pédagogies ; la ritualisation ajoute sens à beaucoup de nos comportements à forte densité symbolique, ludique ou émotionnelle.
Qui a dit froide la modernité ? L'imagination et le sentiment l'investissent si puissamment qu'on s'interroge sur les frontières du sacré et du profane. Nouvelles idoles, nouveaux cultes. A n'en pas débattre, on raterait le sens que les hommes cherchent sans cesse à donner au monde et à la vie. Sous la direction de Claude Rivière, professeur à la Sorbonne, Paris V, et de Albert Piette, maître de Conférences à l'université de Montpellier III, des spécialistes de renom d'universités francophones expriment ici, chacun en son domaine, et avec des tonalités parfois différentes, leur point de vue sur quelques figures du sacré dans la vie profane contemporaine.