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Claude Simon - Oeuvres - Tome 2.
L'oeuvre de Claude Simon trouve l'un de ses ancrages dans l'histoire du XXe siècle, telle qu'il l'a vécue. La Grande Guerre, la mort dès 1914 d'un... Lire la suite
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Résumé

L'oeuvre de Claude Simon trouve l'un de ses ancrages dans l'histoire du XXe siècle, telle qu'il l'a vécue. La Grande Guerre, la mort dès 1914 d'un père qu'il n'a pas connu, le deuil d'une mère inconsolable puis sa disparition, la révolution dont il fut témoin, à Barcelone, en 1936, la débâcle de juin 1940, l'anéantissement de son escadron de cavalerie sur une route des Flandres, dont il sortit vivant, par hasard - ces expériences, les siennes, des centaines de milliers d'autres hommes les ont faites, y ont survécu, en sont restés marqués, ont voulu leur donner un sens et ont essayé de les faire partager, en vain : entre " voir écrit le mot obus " et se trouver au point de chute de l'objet, il y a, comme le fait observer Simon, une différence assez nette.
On a beau se livrer à toutes les " tentatives de restitution " qu'on voudra, impossible de restituer ce qui fut tel que cela fut. Mais cet impossible est en soi un sujet. " Que savoir, comment savoir ? " Comment rendre compte du " luxuriant, anarchique et impétueux désordre de la vie " ? Quelle forme et quel sens donner à ce qui semble n'être que chaos et absurdité ? De la guerre l'expérience n'est pas transmissible, et ses acteurs eux-mêmes n'en conservent qu'une perception fragmentaire.
Alors que raconter, comment, et à qui ? Qu'y a-t-il à tirer du magma des émotions et des souvenirs ? Comment reproduire ? qu'exprimer ? pour démontrer quoi ? " Non plus démontrer ", répond Claude Simon, " mais montrer, non plus reproduire mais produire, non plus exprimer mais découvrir". Ecrire. Se livrer aux mots, eux-mêmes créateurs de réalité. Ne pas laisser l'écriture s'effacer " derrière un récit et des événements qui n'existent que par elle ".
S'émanciper de toute ambition réaliste, pour explorer librement des contrées inconnues. Les livres de Claude Simon ne reconstituent pas le réel : ils le constituent dans et par l'écriture. Leur forme se renouvelle de roman en roman, avec toutefois une constante : aucun de ces livres n'est un pur " tour de force ", dans chacun d'eux la vie passe, et l'oeuvre de Claude Simon est l'une des plus émouvantes de notre temps.

Caractéristiques

  • Date de parution
    14/02/2013
  • Editeur
  • Collection
  • ISBN
    978-2-07-011912-7
  • EAN
    9782070119127
  • Nb. de pages
    1656 pages
  • Poids
    0.655 Kg
  • Dimensions
    11,2 cm × 18,0 cm × 4,2 cm

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L'éditeur en parle

En 2001, la Pléiade propose à Claude Simon de publier un volume de ses oeuvres. Simon en établit lui-même le sommaire : du Vent (1957) au Jardin des Plantes (1997), huit livres, quarante ans de création. Puis, jusqu'à sa mort en 2005, il aide à la préparation du volume, qui paraît en 2006. Après la disparition de Simon, son oeuvre ne connaît pas de purgatoire. Sa présence, au contraire, s'affirme.
Des romanciers qui n'étaient pas nés à "l'ère du soupçon" la lisent et la citent. On la traduit partout. A l'heure où le "nouveau roman" n'émet plus, Simon est un écrivain vivant. C'est ce dont la Pléiade prend acte, peu après la sortie du volume de 2006, en préparant une "suite" - qui n'en est pas une : ce tome II rassemble les oeuvres que Simon n'a pas retenues en 2001. A en examiner le sommaire, on saisit que ce second wagon n'a rien d'un wagon de seconde classe.
Mais où chercher l'unité d'un tel ensemble ? Simon ne s'est pas expliqué publiquement sur ses choix de 2001. Pour autant, il n'est pas interdit de remarquer que, si des romans "à base de vécu" (pour ne pas dire "autobiographiques") étaient présents dans sa sélection, ceux qui étaient le plus visiblement fondés sur un matériau familial avaient été écartés. La famille évoquée dans L'Herbe ressemble à celle des Simon.
Histoire fait revivre des personnages proches des parents de l'auteur. Les Géorgiques enchevêtre la vie de L. S. M. , conventionnel et général d'Empire dont les initiales sont celles d'un trisaïeul de Simon, à des épisodes vécus par un volontaire étranger dans l'Espagne de 1936 et par un cavalier français de 1940. Dans L'Acacia, un père meurt en 1914, comme celui de Simon, et un fils survit à la débâcle de 1940, comme Simon lui-même.
Et Le Tramway, où se rejoignent enfance et vieillesse, traverse une ville anonyme semblable à celle où l'écrivain a passé ses premières années. La matière familiale irrigue donc tout le volume. Mais il y a plus. Peu à peu, Simon renonce partiellement à "inventer" personnages et épisodes. Il fait des recherches, exploite des archives. La fiction progressivement s'efface. Des critiques trop pressés vont d'ailleurs s'y tromper et qualifier d' "autobiographies" ces romans véritables, au grand dam de l'auteur.
Car ce qui est prodigieux chez Claude Simon, et ce dont les livres ici rassemblés témoignent mieux que d'autres, c'est qu'il abandonne la fiction sans renoncer au romanesque. "Montrer un homme dans toute la vérité de sa nature" n'est pas son affaire. "Ces éléments biographiques sont des prétextes, disait-il. Le texte est autre chose". Parallèle au nôtre sans jamais se confondre avec lui, à la fois fragmentaire et cohérent, le monde qu'il crée "à base de vécu" a sa vérité propre.
Comme celui de Balzac. Ce volume contient : L'Herbe - Histoire - Les Corps conducteurs - Leçon de choses - Les Géorgiques - L'Invitation - L'Acacia - Le Tramway.

À propos de l'auteur

Biographie de Claude Simon

Claude Simon est né en 1913 à Tananarive, Madagascar. Son père meurt dès le début de la Première guerre mondiale. Après une enfance à Perpignan et des études secondaires à Paris, il suit les cours de peinture d'André Lhote de 1933 à 1934, se rend à Barcelone pour soutenir les républicains espagnols, puis voyage en Allemagne, URSS, Grèce, Italie. Mobilisé en 1939, fait prisonnier en mai 1940, il s'évade dès octobre.
Après la guerre, il devient viticulteur et s'adonne à la peinture et la photographie. En 1957 il publie Le Vent, qu'il considérera toujours comme son premier roman valable. En 1985, il reçoit le prix Nobel de littérature pour l'ensemble de son oeuvre. Il est décédé à Paris le 5 juillet 2005.

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