Paroles aux confins - Poésie - Peinture, Actes du colloque organisé par l'Institut universitaire de formation des maîtres du Poitou-Charentes Angoulême

Ce livre consacré aux rapports que la poésie entretient avec la peinture rassemble les contributions des participants au premier colloque organisé à Angoulême dans le cadre de Rencontres sur la correspondance des arts (le deuxième Le même et l'autre, en octobre 2001 sera consacré aux relations poésie-peinture-musique et le troisième, L'art face à l'histoire, clôturera le cycle en ajoutant aux domaines déjà cités les arts de la scène). La parole est donnée ici aux poètes, peintres, calligraphes autant qu'aux scientifiques ou aux universitaires dont les études sur la calligraphie chinoise, l'art paléolithique, Gustav Klimt, André du Bouchet, Henri Michaux ou Josef Sima éclairent chacune à leur manière l'une des plus anciennes et des plus insistantes questions de l'histoire de l'art : de quel monde la peinture et la poésie nous parlent-elles quand elles prétendent l'une et l'autre nous le donner à voir ? S'il y a entre l'écriture littéraire et l'écriture picturale une rupture, on sent bien, au-delà de cette divergence, une convergence vers des enjeux essentiels : la restitution d'une " expérience poétique " comparable, un même rapport au temps et à l'origine. Le poète et le peintre obéissent au même tropisme, poussés qu'ils sont vers les lumières du monde. Ici parlent des artistes qui éprouvent l'insuffisance des dualismes, et qui en revenant à la source de leur mythologies personnelles donnent à leur histoire individuelle les dimensions de l'univers, des auteurs qui sont grands au sens baudelairien du terme parce qu'ils recollent les morceaux et qu'ils conjuguent les contraires : inscrits dans cette lumière et cette langue-ci et cherchant néanmoins la lumière et la langue universelle qui les condensent toutes. Ceux que Michaux appellent des esprits d'angle et Claude Esteban des veilleurs aux confins.