Pierre entourée de chutes - Ecrits et entretiens sur la peinture, la politique et le théâtre (1953-1998) - Grand Format

Clément Layet

(Directeur de publication)

Note moyenne 
Gilles Aillaud - Pierre entourée de chutes - Ecrits et entretiens sur la peinture, la politique et le théâtre (1953-1998).
Peintre des zoos, membre de la Figuration narrative, meurtrier symbolique de Marcel Duchamp, président du Salon de la Jeune Peinture de 1965 à 1969,... Lire la suite
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Résumé

Peintre des zoos, membre de la Figuration narrative, meurtrier symbolique de Marcel Duchamp, président du Salon de la Jeune Peinture de 1965 à 1969, décorateur pour le théâtre, philosophe, poète, dramaturge : les catégories qui décrivent le travail de Gilles Aillaud sont aussi ce qui empêche d'y accéder. S'en affranchir suppose moins un effort qu'un suspens devant son oeuvre. Ses tableaux et ses écrits produisent eux-mêmes cet arrêt.
Tandis que ses articles politiques des années soixante s'engagent dans la lutte des classes, les essais critiques et les poèmes qu'il publie après le reflux idéologique des années soixante-dix établissent une relation directe avec les choses. Alors que les premiers cherchent à opposer d'autres notions à celles de la culture bourgeoise, les seconds délaissent les concepts organisateurs. Cette évolution n'est pas un abandon du projet socialiste, mais un élargissement de sa portée, un approfondissement de ses conditions.
Ouvrir les yeux, réfléchir au sens que prend l'histoire, se focaliser sur le soubassement relationnel qui préexiste au lien social, est à la fois ce qui anime Gilles Aillaud avant Mai 68 et ce sur quoi il se concentre particulièrement dans la suite de son oeuvre. Et c'est aujourd'hui, où les activités dominantes emportent tout dans le chaos, notre propre urgence. Sont réunis dans la première partie de cet ouvrage tous les articles politiques de Gilles Aillaud, ses essais philosophiques, ses écrits de catalogue, un choix de poèmes et de proses poétiques concernant l'art, ainsi que la transcription de quatre manuscrits inédits.
N'y sont pas reprises ses contributions à L'Encyclopédie de tous les animaux y compris les minéraux, ni ses pièces de théâtre, ni la plupart de ses poèmes. La seconde partie réunit d'abord les entretiens les plus importants dans lesquels Gilles Aillaud aborde son travail de peintre et de décorateur de théâtre, puis en annexe les principales réactions suscitées par le meurtre symbolique de Marcel Duchamp.
En tant que président du Salon entre 1965 et 1969, Gilles Aillaud est l'auteur des éditoriaux des quatre premiers numéros du Bulletin de la Jeune Peinture. Comme les autres articles du journal, ils n'étaient pas signés, par rejet de l'individualisme.

Caractéristiques

  • Date de parution
    04/11/2022
  • Editeur
    Coédition L'Atelier contemporain/Loevenbruck
  • ISBN
    978-2-85035-090-0
  • EAN
    9782850350900
  • Format
    Grand Format
  • Présentation
    Broché
  • Nb. de pages
    605 pages
  • Poids
    1.03 Kg
  • Dimensions
    16,3 cm × 20,1 cm × 4,1 cm

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À propos de l'auteur

Biographie de Gilles Aillaud

Gilles Aillaud (1928-2005) : passionné de dessin dès l'enfance, il entame dans un premier temps des études de philosophie avant de se tourner vers la peinture en 1949. Son travail se situe d'emblée dans une tradition figurative - notamment en réaction à la pratique de l'abstraction qui domine le champ des arts plastiques à cette époque - et se concentre au cours des années 1950 sur la représentation d'oiseaux et de paysages marins.
Peintre, poète, auteur dramatique et scénographe, Gilles Aillaud réalise sa première exposition personnelle à la Galerie Niepce à Paris en 1952. En 1964, il entre au comité du Salon de la Jeune Peinture, dont il devient le président l'année suivante. Outre ses nombreuses expositions en France et à l'étranger depuis les années 1980, Gilles Aillaud a réalisé d'importants décors pour le théâtre, notamment à la Schaubühne de Berlin avec Klaus Michael Grüber.
Une exposition rétrospective a été consacrée à l'artiste en 2015, présentée au Musée des Beaux-Arts de Rennes, au Musée Estrine à Saint-Rémy-de-Provence, puis au FRAC Auvergne à Clermont-Ferrand. En 1965, il cosigne avec Eduardo Arroyo et Antonio Recalcati le polyptyque Vivre et laisser mourir ou la Fin tragique de Marcel Duchamp, qui suscitera les plus vives réactions. Dans ces huit tableaux, les peintres se sont représentés en assassins du vieux maître pour s'opposer à un art abstrait ou conceptuel apolitique.
Toutefois, il ne s'agit pas pour Gilles Aillaud de remettre en cause l'importance de Marcel Duchamp dans l'histoire de l'art, mais bien de condamner le nouveau dogmatisme défendu par les artistes de son époque : "Ce n'est pas le père que nous voulons tuer, mais l'ordre que représente le père et par rapport auquel nous cherchions à nous démarquer. C'est pourquoi nous avons dû prendre la figure de délinquants".
Gilles Aillaud s'inscrit dans le mouvement de la Figuration Narrative, officialisé en 1964 lors de l'exposition Mythologies quotidiennes au musée d'Art moderne de la Ville de Paris. Bien qu'elle partage avec le Pop art une imagerie empruntée à la société de consommation et à la culture de masse, elle s'en distingue par la réhabilitation de la narration (sous la forme de compositions fragmentées, d'une figuration stylisée et en aplat et de l'introduction de séquences dans l'image) et par l'engagement politique dont font souvent preuve les artistes de ce courant.
La Figuration Narrative cherche à maintenir continuellement en éveil notre rapport critique aux images. Les animaux en cage constituent l'essentiel de l'iconographie de l'artiste. Gilles Aillaud s'attache dans ses tableaux à "la relation qu'ils [les animaux] entretiennent avec l'ensemble de la réalité historique dans laquelle ils apparaissent". L'artiste analyse la relation des animaux à l'espace - factice, artificiel - qu'ils habitent, réfléchissant par là à une déconstruction picturale.
Les codes perceptifs d'une époque sont révélateurs de valeurs sociales, politiques et symboliques de la société dans laquelle ils ont été créés ; pour Gilles Aillaud, les remettre en cause c'est faire preuve d'activisme. "Je ne peux absolument pas me servir de la perspective que donne la photographie ; (...) si tu photographies un coin de cet atelier et qu'ensuite tu tires un tableau de la photographie, le spectateur du tableau va se retrouver rejeté plusieurs mètres en arrière de la scène considérée, alors que dans la réalité (...) tu te trouves en son milieu".
La peinture de Gilles Aillaud s'articule autour d'un système perspectiviste complexe, qui vise à immerger le spectateur dans des espaces faussement stabilisés. Elle joue de la multiplication des points de vue pour mener le spectateur à son propre regard. Fidèle à la phénoménologie de Merleau-Ponty (qui compare notamment la peinture de Cézanne à "un ordre naissant, un objet en train d'apparaître"), l'artiste cherche à faire de sa peinture un visible capté et figé sur la toile, un moment où le décor figé s'anime par la découverte de la présence animale.

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