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Sur la scène artistique des années 50 et 60, alors que domine l'abstraction et que les directeurs de musées, les marchands et les critiques voient encore en Paris la capitale des arts, Pierre Restany dérange par sa vision radicalement nouvelle de l'oeuvre d'art. Déterminante, sa rencontre avec Yves Klein l'amène à défendre un art capable d'exprimer les bouleversements de la société de l'après-guerre.
Il fonde le "Nouveau Réalisme" : Yves Klein, Arman, Tinguely, Nains, Villeglé, Spoerri, Dufrêne, Raysse, signent son manifeste le 27 octobre. Pour la plupart encore inconnus, César, Mimmo Rotella, Christo, Deschamps et Niki de Saint-Phalle les rejoignent. Pierre Restany, témoin actif à New York de l'émergence de la nouvelle culture américaine à la charnière du néo-dada et du pop art, de John Cage à Rauschenberg, d'Allan Kaprow et de George Segal à Nam June Paik, avait immédiatement pressenti qu'à travers ces artistes la France vivait au rythme d'une recherche créatrice comparable à l'effervescence du New York des années 50 et 60.
Le rôle du critique fut fondamental dans la carrière même de nombreux artistes, souvent les plus grands de notre siècle, qui le reconnaissent volontiers. Sa contribution au Printemps de Prague, à la naissance moderniste du Japon, à la fermentation culturelle du Brésil et de l'Argentine a été souvent exemplaire, sinon décisive. Le "Manifeste du Rio Negro", en 1978, a été le signal de la prise de conscience écologique en Amérique latine.
Pierre Restany fut dans les années 80 l'un des principaux introducteurs de l'art contemporain occidental en Corée. Globe-trotter infatigable, il a poursuivi jusqu'en 2003, année de sa disparition, son activité passionnée et souvent polémique de découvreur et inspirateur de talents. Il s'agit ici de faire découvrir à un plus large public le rôle capital qu'a joué cet intellectuel français dans l'histoire de la deuxième moitié du XXe siècle.