Poesie Et Bible De La Renaissance A L'Age Classique, 1550-1680. Actes Du Colloque De Besancon Des 25 Et 26 Mars 1997

Les études ici réunies sont consacrées à des œuvres de poésie religieuse, qui toutes présentent une relation directe avec un livre de l'Ancien ou du Nouveau Testament. Mais, qu'il soit catholique ou réformé, l'auteur engage à chaque fois un rapport global au Livre fondateur. Le cadre étroit d'une réécriture ne peut manquer d'éclater, étant doté de l'autorité morale et institutionnelle de la Bible, la coprésence virtuelle de toutes ses parties à la mémoire chrétienne et les travaux indissociables d'érudition et d'interprétation. Chaque œuvre s'ouvre à des enjeux qui débordent un projet isolé. Les contributions cherchent à dégager ces enjeux qui se situent sur des plans divers : portée politique de poèmes écrits pour la cour des Valois, ou polémique confessionnelle dans le milieu du célèbre couvent de Poissy ; ici débat implicite, à travers l'idéal d'une Muse convertie, sur la culture d'une société chrétienne, là introduction de sujets et de préoccupations spirituels dans des divertissements mondains, théâtre, ou musique vocale. Les Ecritures servent ailleurs la formation d'un imaginaire collectif qui se fixe sur le sang de la Passion (La Ceppède, Théorèmes), le délire amoureux de : Madeleine, ou, de manière plus intime, se joue dans l'acte mystique d'une Madame Guyon s'appropriant le Cantique des Cantiques. D'autres implications, non moindres, concernent la poétique : essai d'une œuvre totalisatrice qui, adossée à un savoir biblique, serait somme sur le monde (Scève, Microcosme) ; ou sur l'histoire (Du Bartas, La Seconde Semaine) ; interrogation, conjointement théologique et poétique, sur le visible et la représentation; travail simultané sur la condensation du sonnet et la concentration de scènes ; ou encore approfondissement du lyrisme grâce au modèle des psaumes et de la prière liturgique, ou par l'intégration du lecteur dans la forme de la méditation.