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Figure iconique du mouvement féministe radical contemporain, Andrea Dworkin a milité sans relâche pour faire reconnaître la pornographie comme une agression envers les femmes et une violation de leurs droits civiques. Dans cet ouvrage majeur, l'autrice soutient que l'industrie pornographique instaure et normalise les violences à l'endroit des femmes, à la fois dans sa production, par l'agression et l'objectification des femmes utilisées, et dans les conséquences sociales de sa consommation, car elle fait de la domination, de l'humiliation et de l'agression des femmes des composantes systémiques du fantasme sexuel masculin.
Pour étayer sa thèse, l'autrice s'appuie sur l'analyse de nombreux exemples tirés du matériel pornographique typique, d'ouvrages historiques prétendument érotiques dont les auteurs, tels que Sade et Georges Bataille, ont été élevés au rang de philosophes, ainsi que de publications scientifiques naturalisant la domination masculine, la sujétion féminine et le viol. L'industrie pornographique, qui n'a cessé d'étendre son influence culturelle au cours des dernières décennies, rapporte désormais à ses producteurs plusieurs dizaines de milliards de dollars par an, et la violence de son contenu n'a fait que croître.
Quarante ans après sa première parution, cette puissante analyse féministe de la pornographie nous appelle plus que jamais à l'action politique.