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"Je suis psychotique, ce qui veut dire que j'ai des problèmes avec la réalité, j'hallucine ou je délire. Evidemment, avoir des problèmes avec la réalité a aussi ses avantages. Je le sais parce que je ne suis pas seulement psychotique, je suis aussi romancière et, ce soir-là, France 2 m'avait invitée à venir parler de mon livre, derrière les écrans de télévision". Or Julie a été mauvaise sur ce plateau consacré à la folie où il était question de pathologie et très peu de littérature.
Ca l'a menée droit chez Simon, son psychiatre et, d'une "montée" à l'autre, à de nouveaux séjours à Sainte-Catherine, le microcosme de l'hôpital psychiatrique où les anorexiques voisinent avec les petites suicidaires, l'ancienne de l'Alcazar avec le cadre surmené autant de portraits tendres ou vachards tracés d'une plume juste et incisive. Mais c'est ailleurs que sont les enjeux : dans la relation entre Julie et Simon, Simon qui insensiblement se départit de sa réserve de praticien, s'immisce dans la vie de Julie, lui refuse une analyse… Et dès lors les rôles s'inversent et le livre drôle, féroce et lucide à la fois devient celui de l'autopsie d'un trouble, où les plus fous ne sont pas toujours ceux qu'on croit.