Réduction du temps de travail : les enseignements de l'observation

Les " lois Aubry " visaient une réduction du temps de travail de grande ampleur touchant l'ensemble des entreprises du secteur concurrentiel avec une priorité claire, l'emploi, un souci, l'équilibre entre la croissance de l'emploi, le maintien de la compétitivité des entreprises et l'amélioration des conditions de vie et de travail des salariés, une méthode, la combinaison d'une baisse programmée de la durée légale de 39 à 3 5 heures, d'aides incitatives et du développement de négociations décentralisées de branches et d'entreprises. Quel diagnostic porter sur les résultats à mi-parcours du processus ainsi initié ? Quelles leçons tirer de l'expérience ? Tels étaient les objectifs assignés à la commission présidée par Henri Rouilleault, directeur général de l'ANACT, qui réunissait les partenaires sociaux, les administrations concernées, des responsables d'entreprises, des consultants et des experts. Aujourd'hui, cette politique est bien engagée : elle concerne déjà environ la moitié des salariés du secteur concurrentiel ; fin 2000, selon les analyses menées pour la commission, 265 000 emplois ont été créés ; la compétitivité des entreprises a été préservée ; une puissante dynamique de négociations s'est manifestée. Il est important de préparer les étapes à venir. La réduction du temps de travail apportera une contribution d'autant plus grande en faveur du retour au plein emploi et de la qualité de la vie qu'elle aura été accompagnée par un règlement satisfaisant de la question du double SMIC, une attention aux difficultés de recruteraient des entreprises, la relance d'un dialogue social équilibré, des négociations sur les conditions de travail, des avancées collectives sur une organisation plus souple des temps de la vie.