Sorrow

"Les mains des oublis, celles des souvenirs et les doigts de l'absence ont écrit ce livre comme à regret. L'homme-poète est cerné par les brumes cristallines du chagrin. Et s'il chante le titre de son livre en anglais, c'est qu'il veut que sa tristesse se mélancolise à souhait. C'est ainsi que Guy Lorant se laisse étreindre par des phrases d'ancolie sans nom qui indiquent l'abandon et cette musique ancienne qui habite ses vers.
" Dehors, pleurait le vent doucement. " On dirait du Verlaine. [... ] Saint François se méfiait du savoir hormis de celui qui venait de Dieu et du chant des évangiles. Guy Lorant souhaiterait être ignorant afin de calmer sa douleur. Ou bien être une Ophélie enfin sereine sur le fleuve de l'oubli. Sorrow, ce livre sera une pervenche d'hiver plus mauve que bleu qui permettra au poète de vivre son " aube libre de tout destin "".
Luc Vidal