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Au début, il n'en parle pas de la guerre. Il nous parle de cet homme sur la photo et, apparemment, ce n'est pas lui, c'est un autre. Peut-être un aïeul, en tout cas il le connaît bien. La ressemblance pourtant est troublante, comme est troublante l'identité du personnage. Un homme se fait conteur, un conteur singulier, dont les récits et les portraits drôlatiques et mystérieux s'inscrivent au milieu de l'enfer de la guerre de 14.
A sa manière, avec une rage contenue, il écrit son histoire des tranchées, à l'écart du pathos et de l'hagiographie de mise, au près de l'humain. Son humour scandaleux est à la hauteur de l'absurdité de ce qui devait être "la der des der"... Il semble qu'il ait fait sien le principe fondateur d'un "canard" né avec la guerre et qui deviendra célèbre : "Quand je vois quelque chose de scandaleux, mon premier mouvement est de m'indigner, mon second mouvement est de rire, c'est plus difficile mais plus efficace."