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Dans la lignée de ses prédécesseurs, poètes et écrivains marqueurs de la Parole caraïbe, José Robelot dresse le portrait sans concession d'une terre, d'un pays habité d'hommes et de femmes partagés entre la tentation de l'immobilisme et le désir de changement. Ouvrage à la fois polémique, didactique, lyrique, épique, Une si longue lettre d'amour et d'autres paroles est un voyage au chaud de la réalité caribéenne dans ce qu'elle a de complexe, de dérangeant et de beau : le vivre ensemble.
L'auteur se livre à un décryptage du pays aussi implacable que salutaire et revisite à sa manière les questions de mémoire, de "race", de liberté, de réparations, de partage de richesses, de pouvoir ou de protection de l'environnement. Dans la préface, Diana Rey-Hulman, anthropologue, ethnolinguiste, africaniste et européaniste marie-galantaise souligne que "la publication de la Lettre intervient après une enquête méticuleuse d'où sont issus deux romans où l'auteur met à jour le continuum entre l'esclavage et la pauvreté extrême installée à la périphérie des métropoles".
Une telle remarque en dit long sur l'intention et le travail de l'auteur qui en accordant une place prépondérante à l'oralité met littéralement en écriture la Parole créole. Comme le dit le poète Yves Untel-Pastel, Une si longue lettre d'amour et d'autres paroles "est un texte incisif, offensif... qui explore maintes thématiques sans jamais sacrifier l'esthétique poétique... C'est une longue lettre d'espérance, une lettre d'éveil.
Une lettre d'émancipation". Mais qu'on ne se méprenne pas ! Il s'agit bien d'une déclaration d'amour, un chant ample, puissant, fluide qui monte du coeur, interpelle et nous rappelle au respect de ce don précieux de la vie, de la nature et de notre espace caribéen.