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W.A.B. Coolidge (1850-1926) reste dans la mémoire collective l'un des plus célèbres alpinistes du XIXe siècle. "Le jeune Américain qui grimpe avec sa tante et son chien" est sans doute le cliché le plus répandu à son égard. C'est un raccourci tenace et en partie inexact. Il naquit aux USA mais arriva en Europe avant l'âge de quinze ans pour ne plus retourner dans son pays natal. Il vécut le reste de son existence en France, en Angleterre et en Suisse.
S'il est exact qu'il débuta l'alpinisme avec sa tante Margaret Brevoort, il n'avait que 26 ans à la mort de cette dernière et continua sa carrière de montagnard pendant de nombreuses années. Tschingel sa chienne lui fut offerte alors qu'elle avait plus de 3 ans et lorsqu'elle mourut à 14 ans, il y avait longtemps qu'elle ne courait plus la montagne. Le trio ne fut réellement actif que pendant une dizaine d'années.
Autre paradoxe, alors qu'il se déclarait "Dauphinois de coeur et d'adoption", Coolidge passa les 30 dernières années de sa vie à Grindelwald. En dépit de sa boulimie d'explorations et de son incroyable liste de courses et de premières, il ne fut pas un alpiniste d'une très grande technique. C'est largement à ses guides (les Almer père et fils) et à une endurance exceptionnelle qu'il doit son remarquable palmarès.
Universitaire et auteur prolifique, Coolidge fut un incontestable érudit, un infatigable auteur de guides imprimés et d'articles savants et surtout le premier grand historien des Alpes et de la montagne. Doté d'un tempérament irascible, son talent pour créer des polémiques est resté légendaire mais il fut également capable d'entretenir de nombreuses amitiés sincères et chaleureuses. En dépit de travers maintes fois dénoncés, Coolidge demeure un personnage attachant, et l'un des acteurs majeurs de l'époque héroïque de l'alpinisme.
Cette biographie du Révérend est la première écrite en français.