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Résumé
On peut lire le développement, au cours de plusieurs décennies, de la dimension de politique extérieure de la construction européenne, y compris dans le domaine de la sécurité et de la défense, comme une suite de compromis entre deux logiques contradictoires : celle de la souveraineté nationale et celle de la cohérence. La logique de souveraineté incite les Etats à conserver le contrôle de leurs moyens d'action. La logique de cohérence impose aux acteurs qui veulent exercer de l'influence sur la scène internationale, comme c'est le cas de l'Union européenne, de coordonner les divers instruments dont ils peuvent disposer. L'impulsion donnée par la France et la Grande-Bretagne à Saint-Malo en décembre 1998 a abouti, en peu d'années, à la mise en place d'un système juridique et institutionnel pour les questions de sécurité et de défense, à l'amorce d'une stratégie commune, et à la prise de décisions opérationnelles, aboutissant en 2003 à des opérations effectivement conduites, pour la première fois, dans un cadre européen. L'analyse de ces résultats à la lumière des deux logiques contradictoires met en évidence l'émergence, entre le purisme communautaire et le purisme intergouvernemental, d'une troisième voie qui, malgré ses ambiguïtés, n'est plus vraiment contestée. Le personnage ambivalent du ministre des affaires étrangères dans le projet de Constitution en est une illustration.
Sommaire
De Maastricht à Laeken
La défense dans la Convention
De la Convention à la Conférence intergouvernementale