Cahiers de l'Atelier N° 564

Amours au pluriel, pourquoi ? Parce que ce sont eux qui tissent notre quotidien en fils serrés et ténus, parce que ce sont tous nos amours qui se disent dans l'écheveau de la vie. Amour de l'enfant béat et souriant, fondu dans un corps à corps avec la mère, amour de l'adolescent que blessent déjà les ruptures nécessaires à la vie et à l'autonomie : une mère à qui il faut s'arracher, un père dont il faut se séparer.
Amours au pluriel, c'est celui qui brûle sous le casque du métallo, celui qui rêve en dansant sur le clavier de la secrétaire, le cri du fiancé, la braise qui veille dans l'attente ; ce sont parfois les amours maquignonnes, désespérées, vendues, mais c'est aussi l'irrésistible élan de l'orante et de l'orant vers son Dieu. Amours au pluriel, c'est l'amour jamais étreint, jamais contraint, celui qui échappe autant à nos carences d'embrasement, qu'à nos excès d'embrassements.
Il est celui qui vient sourdre à fleur de lèvres et à fleur de cour, celui qu'on effleure du bout des doigts seulement. Ce livre, qui pourrait accompagner une préparation au mariage, des célébrations, un partage d'Évangile, une rencontre, se voudrait l'humble compagnon de nos amours humaines et divines. Au fil des pages, c'est toute une invitation à passer de la tendresse à la prière, de l'amour à la passion, à la suite des Thérèse d'Avila, des Jean de la Croix, et tant d'autres, dont nous sommes peut-être, amoureux de l'autre et de l'Autre, en quête de mots nouveaux toujours à inventer.