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Les textes présentés dans ce numéro sont issus de deux journées d'étude organisées par l'équipe d'accueil Cultures anglo-saxonnes en mars 2017 et mai 2018 à l'université Toulouse-Jean Jaurès. Ils s'intéressent à l'oubli dans la littérature britannique des XXe et XXIe siècles et cherchent à esquisser un ars oblivionis, une poétique de l'oubli, où les traces spectrales du passé sont investies d'un pouvoir libérateur et donnent lieu à de nouvelles configurations narratives.
En se fondant notamment sur les travaux de Ricoeur et d'Augé, ils envisagent la mémoire et l'oubli non comme les termes d'une opposition mais comme deux alliés indissociables : l'oubli n'est autre que "la condition de la mémoire" (Ricoeur), "la force vive de la mémoire" (Augé). Explorant le lien fécond qui unit mémoire et oubli, les articles rassemblés ici mettent en évidence ce que Derrida nomme "la vie de l'oubli ", l'appropriation vivante de présences oubliées, saisies dans leur perte même et transfigurées en présences inédites.
Ainsi l'oubli n'est-il pas seulement "la condition de la mémoire" ; il est la forge de l'imaginaire, la condition de la créativité. De ses survivances lacunaires surgissent les poèmes et récits dont on nous parle ici.