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La vocation de la voix étant la parole, la voix n’en est pas moins attachée au corps : la voix émerge de la gorge et de ses cavités qui en répercutent le son vibrant. La voix donne à la parole ses couleurs singulières, fonction des styles de celles – musicales, caressantes, grondeuses, discordantes ou éteintes, blanches parfois – entendues dans l’enfance. Quel est cet étrange objet que la voix ? Que nous donne-t-elle à entendre de l’autre, petit ou grand ? Quelle est son impact, son pouvoir, son lieu ? A qui s’adresse-t-elle ? Que laisse-t-elle entendre sans le dire, dans les babils, la parole ou encore le chant ? L’enfant, dès ses premiers cris, manifeste son être par le biais de sa voix.
Cela durera tout au long de sa vie, en-deçà et au-delà de la parole et du langage. Sur la voie de la voix, nous nous interrogerons sur son fonctionnement et ses achoppements chez l’enfant et l’adolescent ; nous questionnerons son abord dans nos pratiques cliniques, en nous intéressant également à la voix des maîtres et au silence de l’analyste. Freud a en effet situé la psychanalyse comme pratique qui permet de s’entendre dire, rendant fondamentale la voix de l’analysant.