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Depuis 2017, des troubles à caractère communautaire ont repris en Ituri, province du nord-est de la République démocratique du Congo. Au coeur et à l'origine de cette nouvelle flambée de violence, on trouve une secte issue de la communauté lendu, la Codeco, dont les tentacules armés ont revendiqué des attaques contre les forces de sécurité et des massacres de civils d'autres communautés. L'insécurité entretenue principalement parla Codeco a un impact humanitaire catastrophique en Ituri, où plus d'un tiers de la population a dû fuir son foyer.
Naviguant entre la carotte de promesses non tenues et le bâton d'une répression contre-productive, la réponse des autorités n'a guère facilité la résolution d'un conflit dont les racines remontent à l'ère précoloniale. En mai 2021, avec la proclamation de l'état de siège en Ituri, le président Tshisekedi paraît jouer son va-tout en misant sur l'option militaire. Cette option ignore les profonds ressorts du conflit et fait fi des tentatives de médiation de l'année précédente.
En outre, le peu de succès des forces armées congolaises dans leur lutte contre les groupes armés de l'est du pays depuis vingt ans permet de douter de l'opportunité et de l'efficacité d'une solution exclusivement militaire. Les auteurs considèrent donc qu'une approche négociée tenant compte des réalités vécues par les diverses communautés d'Ituri, combinée à de profondes réformes structurelles, serait mieux à même de ramener une paix durable et la prospérité aux habitants d'une région aux atouts économiques considérables.