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La charte de Venise - texte fondateur de la doctrine internationale en matière de conservation et de restauration du patrimoine monumental et urbain - a été élaborée dans les deux décennies qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, afin de définir les valeurs humaines et artistiques auxquelles devrait répondre le monde à renaître. Adoptée en 1964 par le Conseil international des monuments et des sites (Icomos), elle fut révisée à plusieurs reprises.
La charte est-elle toujours d'actualité dans les pratiques, en Europe et au-delà ? Des praticiens, théoriciens et historiens livrent leurs réflexions sur l'usage de ce document, en particulier en Chine, au Japon, dans les pays d'Europe centrale et orientale, où la charte a été souvent utilisée à des fins politiques. Ce numéro se propose de retracer sa genèse, sa conception et les nombreux débats générés par son interprétation, ses traductions et son application, sous-tendus par des questions culturelles et linguistiques.
Parmi les acteurs qui ont oeuvré à sa rédaction, on compte plusieurs personnalités françaises, dont les portraits sont des témoignages de leur apport dans son développement. L'évolution de la charte, marquée par de multiples révisions, a conduit à élargir le périmètre à d'autres champs patrimoniaux, tels que les secteurs sauvegardés, les jardins, le patrimoine industriel... On retiendra enfin combien la charte de Venise a influencé la politique de réforme conduite ces vingt dernières années par les services patrimoniaux du ministère de la Culture.
La rubrique des brèves porte sur des sujets d'actualité : le théâtre de George Sand à Nohant-Vic, la matériauthèque du Centre de recherches sur les monuments historiques et le projet européen Heritagecare. Un bilan des acquisitions au profit des cathédrales, par la direction générale des Patrimoines et de l'Architecture, et des oeuvres d'art, par le CMN, ainsi que la liste des protections des immeubles viennent clore ce numéro.